Leïla Marouane – Algérie
« Et si tout simplement je n’avais jamais possédé cette foi. Et si, produit d’un long et assidu enseignement, elle n’avait fait que me frôler sans jamais atteindre la fibre ? La vraie, celle des gens à l’âme sans faille. »
Leïla Marouane
Biographie
Leila Marouane, de son vrai nom Leyla-Z. Mechentel est née en 1960, à Djerba, Tunisie où ses parents, jeunes résistants, s’étaient exilés. A ses six mois la famille s’envole pour l’Europe du Sud (Italie, Espagne), y séjournent quelques mois avant de trouver refuge au Maroc.
Son frère cadet naît à Mekhnès, en 1961. Après l’indépendance de l’Algérie, en 1962, la famille de Leila Marouane regagne l’Algérie. Ses parents transcrivent sa naissance et celle de son frère dans la région d’origine de la famille. Ce qui lui fait deux lieux de naissance. Elle entre à l’Institut des langues Étrangères (ILE), travaille dans des rédactions francophones d’abord comme correctrice, ensuite comme journaliste. En 1989, ses chroniques suscitent la colère de ses lecteurs. Au nord de Blida là où elle vit, elle reçoit des lettres de menace et d’injures, qu’elle ne prend pas au sérieux jusqu’au jour où elle est agressée et laissée pour morte. Elle se réfugie à Alger, chez des amis, allant d’une maison à l’autre. Cette clandestinité inspirera à Leila Marouane nombre de ses romans, dont Le Châtiment des hypocrites. Elle s’exile à Paris. En juin, les islamistes remportent les élections municipales. Malgré les invitations de ses amis à rester en France, elle pense que la lutte doit se faire sur place, en Algérie. Un stage au journal Le Monde retarde ce retour. Elle se retrouve à Alger et décide d’y rester. Sa mère l’en dissuade. Leila Marouane retourne à Paris où elle écrit pour le journal Politis et la presse germanophone. En 1994, elle prend la nationalité française, reprend ses études de lettres à Paris VIII et commence l’écriture de ce qui deviendra La Fille de la Casbah, qu’elle publiera en 1996. Pour des raisons de sécurité, elle décide de le signer avec un pseudonyme. Ainsi est née Leila Marouane. Depuis lors, elle se consacre entièrement à l’écriture romanesque et vit de ses livres, appréciés par les Algériens, mais vendus sous le manteau en Algérie où elle n’est plus retournée et n’y retournera pas tant que « les lois seront en défaveur des femmes ». La Vie sexuelle d’un islamiste à Paris (2007), a reçu un très bon accueil de la presse et du public algériens, mais ne se vend pas en Algérie. Longtemps persuadée qu’elle retrouverait son identité une fois la paix revenue en Algérie, elle n’a eu de cesse d’échafauder son retour à Alger. Ce n’est qu’en 2001 qu’elle décide de fermer la parenthèse ouverte plus de 10 ans plus tôt : elle s’installe mentalement et définitivement en France, où naît son premier enfant.
Lecture-spectacle « La vie sexuelle d’un islamiste à Paris », 2007
Interprétations : Elsa Poisot et Line Guellati
Mise en lecture : Layla Nabulsi
Mohamed, 40 ans, banquier, pieux musulman et expert en religion, a pris une décision aussi secrète qu’irrévocable : déménager de Saint-Ouen où il vit toujours avec sa mère et en finir avec l’abstinence sous toutes ses formes… Avec cette autopsie implacable de l’univers d’un homme entre deux cultures, ligoté par la religion, la famille et la mère toute puissante, Leïla Marouane s’affirme comme la romancière la plus originale et la plus inspirée pour dépeindre les inhibitions et les tabous sexuels.
Public cible : Tout public / Adolescents
Thématiques abordées : Relations mère / fils, l’émancipation, le rapport à l’écriture, la schizophrénie, l’intégration / l’assimilation, le poids des traditions, le racisme, la religion, la liberté.
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